L’annonce du détaillant de fermer 15 succursales Best Buy et de sa division Future Shop sans préavis, n’est certainement pas une bonne nouvelle car cela en dit long sur l’état de notre économie. Surtout que Best Buy affirme que d’autres coupures sont à prévoir. Nous avons beau dire qu’on s’en tire mieux au Québec et au Canada dans ce contexte économique difficile, nous avons des signes de faiblesse. Pour plusieurs raisons, les consommateurs dépensent moins et lorsque ces difficultés se répercutent dans le secteur des produits électroniques, c’est un signe que c’est généralisé. Entre vous et moi, ce n’est pas comme s’il n’y avait pas eu de nouveaux produits lancés sur le marché récemment avec l’arrivée du iPhone 5, de Windows 8, du iPad Mini, du Blackberry 10, pour ne nommer que ceux-là. De nouveaux produits intéressants étaient disponibles mais les consommateurs ne se sont pas présentés en grand nombre comme avant.
Personnellement, je suis très surpris de la date choisie pour la fermeture, juste avant le Super Bowl où historiquement les chaînes de produits électroniques font des affaires d’or en vendant des télés grand format et des systèmes de cinéma maison, pour regarder le match. C’est un signe qu’on n’attend rien de bon et que les ventes escomptées ne couvriraient pas les frais fixes. Cela veut tout dire…
Ceci dit, je considère qu’il s’agit d’une bonne période pour faire des coupures et en profiter pour rationaliser les opérations et optimiser les ressources. Le Cirque du Soleil nous a offert un excellent exemple récemment en annonçant à la mi-janvier des coupures d’environ 400 postes. Bien que certains médias laissent sous-entendre que les perspectives du Cirque du Soleil étaient mauvaises et que les bonnes années étaient passées, ce n’est qu’une occasion pour le Cirque de se rationaliser et s’optimiser suite à une période de très forte croissance. Cette décision permettra probablement de sauver des milliers d’emplois à moyen et long terme.
Pour revenir à Future Shop et Best Buy, la situation actuelle peut même remettre en question la stratégie d’auto-concurrence de l’entreprise. Cette stratégie visant à mettre en compétition ses deux bannières. À la base, cette stratégie est intéressante car elle crée une impression d’avoir fait un achat réfléchi de la part des consommateurs, en ayant comparé les produits et les prix. En bout de ligne, l’argent se rend au même endroit, chez Best Buy. Par contre, le fait d’avoir deux magasins dans un même secteur double les frais fixes et cela peut être difficile à supporter en raison du potentiel plus restreint de certains marchés, surtout dans un contexte économique plus difficile.
Le virage numérique
Est-ce que la situation vécue présentement par Best Buy ne démontrerait pas que le futur passe beaucoup par le numérique? Best Buy a déjà commencé à élargir sa variété de produits sur son site Web. Le détaillant allant même jusqu’à vendre des montres, des mobiliers de bureau et de chambre à coucher, des produits de beauté, etc. De plus, certains magasins de la chaîne offrent des espaces de stationnement réservés aux clients ayant acheté sur le site Web et désirant prendre possession de leur produit sur place. On offre des commodités pour inciter l’achat en ligne.
Best Buy a certainement réalisé que la vente en ligne offre une possibilité de réduction de frais d’opération et évite la multiplication de points de vente physiques. Elle a également annoncé regarder la possibilité d’ouvrir des magasins plus petits dans le futur. Nous sommes en droit de penser que l’entreprise comptera de plus en plus sur ses ventes en ligne tout en offrant des points de service comportant des frais d’opération plus faibles.
La morale de l’histoire et ce que nous devons comprendre de tout cela est que ceux qui tardent toujours à faire le virage numérique risquent vraiment de manquer le bateau et compromettre la croissance future de leur entreprise. Il est honnêtement minuit moins quart mais il n’est pas trop tard. La vente en ligne permet de présenter son offre à une population sans limite géographique, de limiter les investissements dans la brique et le mortier, et surtout les dépenses occasionnées par ces espaces physiques très coûteux.
Les consommateurs changent de plus en plus leur façon de magasiner. Les ventes en ligne ne cessent de croître et les consommateurs utilisent le numérique (sur leur ordinateur, téléphone ou tablette) pour s’informer avant d’acheter, et même faire leurs achats. Il est donc primordial d’être présent sur ces plateformes de façon efficace, et d’inclure le numérique dans sa stratégie globale de marketing et mise en marché.